How to Shut Down an Artist-run Centre // Comment fermer un centre d’artiste autogéré
From May 5th to June 6th I will be doing a research/curatorial residency at Residency Unlimited in Brooklyn. While there, I will be starting work on a new research project entitled How To Shut Down An Artist-run Centre // Comment fermer un centre d’artiste autogéré. Merci beaucoup à Clark et au Conseil des arts de Montréal pour leur soutien de cette résidence.
Project Description
(le français suit)
I have been involved in Canadian artist-run culture for almost ten years now – as an employee, board member, and artist. The spaces and working methods of these centres have provided innumerable forms of community support and inspiration. But they are also operating in an increasingly precarious position – one that often echos and even reproduces precarious conditions for artists and cultural workers.
Recently, I have been thinking about ways that an artist-run centre might not only react to this position, but how it might prepare for the worst. Given the current political climate and the increasing pressure to generate their own revenues, it seems inevitable that centres will either need to radically rethink how they operate…or risk shutting down altogether. There are a few centres that have moved away from the traditional “white cube” models or that have started to shift their operations or revenue streams, but many continue to rely on and reproduce a model that is at best redundant, and at worst, unsustainable. For those working in the milieu it seems unspeakable, but what would it mean to close an artist-run centre on purpose? What if we gave ourselves 5 more years, knowing that at the end we would close? What kinds of things would we do differently, what kind of risks would we take? How would we change to best serve our memberships? What new models might emerge? What patterns might disappear? What if we responded to funding cuts not by doing yet another fundraiser, but by using up the last of our dwindling supply of public funding to “go out with a bang?”
Drawing upon these questions, I have been imagining a number of propositions, questions, and scenarios for how we might rethink the functioning of a centre, its infrastructures, and its physical space. These propositions include both utopic (im)possibilities and concrete examples –some practical, some fantastical– but all potential ways of rethinking how an artist-run centre might operate, or how we might best prepare for their eventual demise. This research draws inspiration and influence from the histories of institutional critique, grassroots artist movements, as well as a growing interest in the aesthetic potential and freedom of failure. While this research takes an exaggeratedly humorous or pessimistic approach, within this project I also see the potential to elaborate on my ongoing conversations and research into the increasingly precarious position of artists and cultural workers, as well as advocacy around the payment of artist fees.
Description de projet
Depuis les dix dernières années, j’ai été impliquée au sein de plusieurs organisations et centre d’artistes, au Canada et au Québec, et ce, comme employée, comme membre du conseil d’administration et comme artiste, me familiarisant ainsi avec ces espaces et leurs modes de fonctionnement. De nos jours, la gestion de ces organismes s’avère de plus en plus difficile, rendant leur futur incertain – une situation qui peut rappeler ou même reproduire la condition précaire des artistes actuels et des travailleurs culturels.
Récemment, j’ai réfléchi aux différentes façons permettant à un centre d’artiste de réagir à cette situation en plus d’élaborer des stratégies par lesquelles un tel organisme pourrait se préparer au pire, c’est-à-dire à une fermeture éventuelle. En effet, le climat politique actuel, ainsi que croissante pression engendrée par le fait de générer leurs propres revenus, incitent de plus en plus de centres d’artistes à radicalement repenser et réévaluer leurs modes de fonctionnement pour éviter qu’ils risquent d’avoir à fermer leurs portes définitivement.
Alors que plusieurs profitent de cette occasion pour s’éloigner de plus en plus du modèle du « white cube », plusieurs persistent à conserver et reproduire un modèle qui peut s’avérer obsolète ou qui est de plus en plus insoutenable. Même si la plupart des administrateurs préfèrent espérer une situation qui ira en s’améliorant, de mon côté, je prends le risque de me poser les questions suivantes : Qu’impliquerait la fermeture volontaire d’un centre d’artiste? Qu’arriverait il si l’on donnait à ce dernier 5 ans de fonctionnement, tout en sachant qu’au terme de cette période, il fermerait ses portes? Quels seraient les changements apportés à sa programmation? Est-ce que cette décision encouragerait la prise de risque? Quelles seraient les stratégies pour mieux encadrer les membres? Quels nouveaux modèles risquent d’émerger d’une telle décision? Qu’arriverait-il si au lieu de remédier aux coupures par des activités de financement, nous décidions au contraire d’utiliser les fonds diminuants de façon à créer un dernier évènement, question de finir en beauté?
C’est en m’appuyant sur ces questions que j’ai commencé à développer une série de propositions, questions, et scénarios pour repenser le fonctionnement d’un centre d’artiste autogéré, son infrastructure, son espace physique et sa programmation. Ces propositions, des exemples concrets ou des utopies impossibles ‑ certaines pratiques, certaines absolument fantastiques ‑ se veulent toutefois des moyens potentiels de repenser le fonctionnement d’un centre d’artiste autogéré, en plus de préparer un plan de travail dans le cas d’une éventuelle fermeture. Cette recherche s’inspire entre autres de la critique institutionnelle, des mouvements artistiques « grassroots », ainsi que de l’engouement récent pour la notion et l’esthétique de l’échec. Ce projet ‑ qui peut sembler avoir une approche humoristique, voire même pessimiste ‑ détient le potentiel de aussi pousser plus loin mes recherches sur la position précaire des artistes et des travailleurs culturels. (traduction par Marie-Michelle Deschamps)